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Emploi: la tutelle mise sur le digital pour mieux cerner le marché du travail

20 avril 2021 Finance News

L’emploi est une priorité pour tous les gouvernements qui se sont succédé au Maroc.

Outre le souci de réduire le déséquilibre entre l’offre et la demande à travers l’incitation à l’investissement et la relance de la croissance pour booster le marché du travail, la politique de l’Etat vise également à corriger certains dysfonctionnements structurels.

Pour ce faire, le ministère de l’Emploi veut donner une nouvelle impulsion à l’Observatoire national du marché du travail en le dotant d’instruments innovants afin qu’il soit un véritable outil d’orientation de la politique de l’Etat pour booster l’emploi. En collaboration avec l’Agence Millenniun Challenge Account Morocco (MCAMorocco), il veut capitaliser sur l’univers numérique et l’intelligence artificielle afin de saisir toutes les données disponibles pour édifier une banque de données.

Il s’agit de suivre et d’analyser le marché pour mieux cerner les tendances et apporter les solutions les plus pertinentes. En réponse à une question orale à la Chambre des représentants, Mohamed Amkraz, ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle, précise à cet effet que «notre ministère suit de très près la situation du marché du travail et déploie les outils les plus innovants pour avoir toutes les données disponibles afin de mettre en œuvre les politiques adéquates pour la stratégie de l’Etat. Nous avons scellé un partenariat avec MCA-Morocco visant à renforcer les capacités nationales en matière d’évaluation et d’utilisation des preuves et des données scientifiques les plus fiables pour l’élaboration et la mise en œuvre des politiques d’emploi et du marché du travail».

L’objectif de cette collaboration est aussi d’améliorer leur efficacité et leurs impacts afin de relever les défis du marché du travail en termes de création et de maintien dans l’emploi. Pour ce faire, MCA-Morocco s’appuie sur deux organismes de recherche de renommée internationale qui sont affiliés chacun à Massachusetts Institue of Technology (MIT) et Harvard Kennedy School. Il s’agit de mettre à profit leur expertise, leur savoir et leur réseau pour cerner les différents axes d’intervention de l’Initiative.

Au niveau de la formation professionnelle, les données recueillies permettent d’encourager les filières les plus sollicitées ou qui présentent un potentiel de développement important. Par exemple, les entreprises opérant dans le secteur automobile avaient beaucoup de difficultés pour dénicher certains profils.

En effet, le secteur a connu un essor remarquable depuis 2010 aussi bien chez les constructeurs que chez les équipementiers. La demande en ressources humaines, notamment en techniciens et techniciens spécialisés, dépassait largement les disponibilités sur le marché. Parfois, certains profils étaient quasi absents, et il fallait recourir à des expatriés, avec ce que cela représente comme coût supplémentaire.

Grâce à un programme d’urgence mené par l’Institut de formation aux métiers de l’automobile, un organisme créé par le département de tutelle en partenariat avec les professionnels de l‘automobile, les besoins du marché ont pu être comblés. L’analyse digitale du marché de l’emploi sera limitée aux secteurs structurés et aux profils qui ont un certain niveau d’instruction ou disposant de diplôme. Il est difficile en effet d’avoir des données précises et détaillées sur les activités informelles.

Pour le moment, seules les enquêtes du haut-commissariat au Plan (HCP) livrent un aperçu sur la situation de l’emploi dans ces secteurs. Mais elles nécessitent beaucoup de temps, contrairement aux études par voie numérique qui sont instantanées. 

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