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L’utilisation des déchets textiles : De nouvelles opportunités pour le secteur des BTP

16 octobre 2020 L'opinion

Trois nouveaux projets favorisants l'utilisation des déchets du textile dans le BTP.

Trois projets de recherche et développement au profit des secteurs textile et BTP ont été présentés en visioconférence, ce mardi 13 octobre. Réalisés par le Centre des Techniques et Matériaux de Construction CETEMCO, en collaboration avec le Cluster des Textiles Techniques Marocains C2TM, ces projets mettent en exergue l’apport des déchets textile dans le secteur des BTP. Il s’agit du béton fibré, des géotextiles et des isolants thermiques.

Ce webinaire a été consacré, à la troisième édition de projet collaboratif dédié à la valorisation des déchets textile pour le développement des produits isolants en non-tissés, à destination du secteur du bâtiment. Placé sous le thème « l’Industrie Textile au Service du BTP », il a connu la participation de Saïd BOUANANI, Directeur Général du CETEMCO, David TOLEDANO, Président de la Fédération des Industries des Matériaux de Construction (FMC) et Président du CETEMCO, Faiçal EL AHMADI, Président du Cluster des Textiles Techniques Marocains ainsi que Nabil NAJIM, Directeur Général du C2TM (lire entretien express). Ce sont des projets de recherche et développement, au profit des industriels des secteurs textile et BTP.

Pour les bétons fibrés, 13 fibres ont été sélectionnées dont le polypropylène. Ils se composent également de multi-filaments dont la longueur et le diamètre varient respectivement entre 3 à 24 mm et de 28 à 45,5 μm. Concernant les isolants thermiques, il faut rappeler que plus de 200.000 tonnes de déchets textiles sont produits chaque année au Maroc dont 35.000 tonnes exportés à l’étranger pour traitement avant d’être réimportés sous forme de matières diverses.

Usage technique

En outre, plus de 6 milliards de DH sont consacrés à l’importation des textiles à usage technique en 2016, soit une croissance de 11% par rapport à 2014. Quant aux non tissés, ils représentent 14,6% des textiles importés, selon les initiateurs à l’origine des projets. Pour les participants au webinaire, cette conférence a été l’occasion de présenter l’opportunité de valorisation des déchets textiles dans les techniques de construction à travers le développement de matériaux d’isolation thermique performants à base de non-tissés. Cette démarche permet d’appréhender l’évolution du marché des isolants au Maroc afin de mettre en place une stratégie d’efficacité énergétique qui priorise l’utilisation des matériaux de construction à plus grande efficacité énergétique. Dans leurs études, il ressort que l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les techniques de construction se développe à travers des matériaux d’isolation thermique performants, à base de déchets textiles locaux, par des cycles (au nombre de six) de développement.

Il s’agit des cycles 1 et 2 qui porte sur le développement d’isolants mono-fibres (fibre fusible à 20% et à 35%). Pour le cycle 3, il concerne le développement d’isolants avec un premier mélange de fibre (fibre fusible à 20% et à 35%). Concernant le cycle 4, il consacre le développement d’isolants avec un deuxième mélange de fibre (fibre fusible à 10% et à 15%). Quant au cycle 6, il porte sur le développement d’isolants avec un troisième mélange de fibre (fibre fusible à10% et à 15%). Enfin, le cycle 6 s’intéresse au développement d’isolants avec un dernier mélange de fibre (fibre fusible à15%).

Améliorer l’efficacité

L’objectif est de valoriser les déchets textiles au niveau local, en évitant d’avoir recours à une exportation de ces déchets, pour une valorisation à l’international. Le but est aussi d’améliorer l’efficacité énergétique dans les techniques de construction en développant des matériaux d’isolation thermique performants à base de déchets textiles locaux.

Pour ce qui est du béton fibré, les organisateurs recommande un dosage de 0,1% en volume. Ce qui équivaut approximativement à une quantité de 900 g de fibres/m3. Il en est de même du malaxage. Ici, l’étude recommande d’augmenter le temps du malaxage de 3 à 5 min à vitesse élevée après ajouts des fibres pour mieux homogénéiser le béton. Cependant, il ne faut pas ajouter d’eau supplémentaire après l’ajout des fibres en phase liquide pour éviter l’agglomération de fibres non dispersées.

Concernant, le type de fibre, les conférenciers suggèrent d’utiliser des microfibres courtes de 6 mm et de sections mixtes, circulaires et creuses mais aussi de section triangulaire pour un bon ancrage des fibres dans la matrice cimentaire. Avec ces projets, c’est une nouvelle opportunité qui s’offre au secteur des BTP.

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