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Logistique : Digitaliser pour rester concurrentiel

20 octobre 2020 La vie éco

La supply chain : numérisation nécessaire mais pas certainement faisable.

Le commerce mondial des marchandises a baissé de 14 % en volume, de 21 % en valeur au deuxième trimestre 2020 dans un contexte de blocage mondial. C’est ce qui a été souligné lors d’un webinaire organisé dernièrement par la BERD sur la logistique. Le contexte de crise sanitaire mondial n’a pas épargné bien sûr le secteur de la logistique dont tous les schémas ont été fortement perturbés. La gestion de la logistique touchant toute la chaîne d’approvisionnement de l’amont à l’aval. Le secteur étant une activité transversale. D’où l’intérêt de miser encore plus dans la réinvention de systèmes de logistique efficients. De l’avis d’un intervenant à la rencontre, il faut tout d’abord des schémas clairs pour assurer une bonne logistique. A ce sujet, pour y arriver, la digitalisation du secteur devient incontournable. Dans les pays émergents tel que le Maroc, le taux de pénétration de la digitalisation ne dépasse pas cependant pour l’heure 2%. Tout se fait quasiment manuellement, c’est-à-dire sur papier, engendrant un marché fragmenté et des pertes de valeur.
Pour digitaliser le secteur, il faut toutefois opter pour des solutions adaptées au contexte, car si les grandes entreprises considèrent la digitalisation de la supply chain comme l’une de leurs priorités organisationnelles, il apparait que plus de 70% des transformations digitales échouent. Selon un expert en la matière, souvent, les voies de développement digitales choisies ne conviennent pas à l’environnement dans lequel les entreprises tentent de les implanter. En effet, la mise en œuvre de la digitalisation de la supply chain n’est pas aisée. Difficile de se retrouver dans une offre technologique pléthorique et sophistiquée. Il y a donc un gap entre les attentes des entreprises et les résultats pour les entreprises qui investissent dans la digitalisation.
Mais comment alors y arriver ? Pour les experts en la matière, un tel challenge nécessite qu’il soit porté conjointement par la direction générale et la direction des services informatiques. Il est important également de fédérer les acteurs de l’amont et de l’aval. Le décloisonnement des entités et la mise en place d’outils numériques transversaux sont aussi essentiels à la réussite des projets. Développer enfin des talents en pensant au long terme pour assurer à la fois l’entretien du vivier de clients et des solutions retenues est aussi indispensable pour atteindre les objectifs ciblés. D’où l’intérêt d’investir dans une stratégie pour fidéliser ses collaborateurs.
Dans le contexte de crise sanitaire aujourd’hui, mettre en place des solutions idoines s’avère d’autant plus nécessaire pour aller au sans-papier afin de permettre le travail à domicile et la collaboration avec les partenaires de la chaîne d’approvisionnement et les fournisseurs de logistique. En effet, investir actuellement dans des logiciels et plateformes de suivi et de visibilité est devenu une nécessité pour pouvoir prendre des décisions et signaler les risques au quotidien, souligne Dr. Rony Saab, expert international en logistique et transport au sein de la BERD.
A travers le monde aujourd’hui, de nombreuses entreprises ont misé sur ces outils pour une gestion moderne de la chaîne d’approvisionnement. Selon les chiffres communiqués par Dr Saab, 79% des entreprises utilisent déjà les technologies de l’Internet des objets (IoT) pour améliorer leurs opérations en suivant les clients, les produits et les chaînes d’approvisionnement. Il apparaît également que 40% des fabricants industriels utilisent des capteurs et d’autres technologies numériques pour surveiller les produits vendus à leurs clients.
Que ce soit en temps de Covid-19 ou en dehors du contexte de crise sanitaire, la modernisation technologique de la chaîne logistique offre des moyens d’avoir une longueur d’avance sur la concurrence. Et ce avec des outils et des technologies modernes, unifiés, intelligents et adaptables qui correspondent aux besoins de l’entreprise, avance l’intervenant. En effet, les opportunités de réduction des coûts, de revisiter les contrats, augmenter les partenaires logistiques, entrer sur de nouveaux marchés, sans oublier le fait d’innover sur de nouvelles offres de services et renforcer sa position contre la concurrence sont grandes et d’intérêt. Ceci d’autant plus, en cette période de crise sanitaire, qui s’avère plus longue et où il est difficile de maintenir le revenu sans innover. Il y va dans tous les cas de la compétitivité des entreprises.

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