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Quels sont les secteurs les plus et les moins résilients à la pandémie ?

26 février 2021 Eco Actu

Pratiquement 1 an après le déclenchement de la pandémie, l’heure est au bilan.

En analysant les différents secteurs, il ressort que l’impact de la crise sanitaire diffère d’un secteur à un autre. Un constat évident en raison de l’hétérogénéité des secteurs et de leur spécificité.

Les Télécoms, pratiquement aucun impact de la pandémie

Ainsi pour le secteur des Télécoms, il n’a pratiquement pas subi d’impact dû à la crise de la pandémie Covid-19. ” Celui-ci se montre au contraire bien positionné a n de prendre appui sur l’élan de digitalisation qu’a initié la crise pour entamer un cycle de croissance organique, pro tant de l’essor de la Data Mobile et de la place centrale que celle-ci occuperait dans la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière.

Il ressort que les secteurs des télécommunications, en général, ont pu absorber les premières ondes de choc de la pandémie
COVID-19 avec une résilience relative. ” L’opérateur coté IAM a affiché au premier semestre 2020 des revenus en baisse pour le Maroc. Ce repli s’explique par le recul du chiffre d’affaires Mobile qui pâtit des impacts de la crise notamment sur les activités du trafic entrant de l’international, le sortant prépayé et le roaming “, précise la note.

Néanmoins, la progression de la Data Mobile et Fixe a atténué cette baisse. En effet, les opérateurs ont profité d’un afflux vers la Data et l’utilisation accrue du haut débit, car de plus en plus de personnes travaillent à domicile et comptent sur la vidéoconférence pour leurs réunions. Les revenus provenant de la Data Fixe ont ainsi affiché une croissance de 13,2% en un semestre seulement. En conséquence, le secteur des télécoms a surperformé le MASI tout au long de la crise.

Le BTP durement impacté par la pandémie

Pour le secteur du BTP, déjà affecté par le ralentissement général du secteur de l’immobilier, il a été durement touché en 2020 par l’effet de la pandémie. ” L’activité de construction a été interrompue à travers le pays durant la période de confinement, impactant fortement les ventes de ciments, lesquelles affichent une baisse de 9,7% à fin décembre 2020. L’impact de la pandémie de la Covid-19 sur le secteur est actuellement difficile à prévoir car l’impact à long terme de l’épidémie sur l’économie mondiale et nationale demeure incertain”, lit-on dans la note d’analyse.

CDG Capital rappelle que les revenus du secteur BTP n’ont cessé de baisser depuis 2013, enregistrant un TCAM de -5,5% sur la période 2013/2019. La faible demande de logements et la baisse de la demande dans le segment des infrastructures (en raison du manque de financement) ont eu une incidence négative sur le secteur.

Le ralentissement de l’activité dans le secteur BTP, qui était déjà impacté par la crise dans l’immobilier, a été aggravé par le confinement instauré en mars. En effet, l’état d’urgence sanitaire et l’annonce du confinement le 20 mars au Maroc ont fortement affecté la production nationale de ciment courant 2020.

 

L’activité de construction à travers le pays a été interrompue. Ainsi, « près de 60% des entreprises du secteur auraient arrêté partiellement ou totalement leur activité » selon le HCP, en raison de l’arrêt de la majorité des grands chantiers publics et des projets immobiliers.

Une situation qui a lourdement impacté la situation financière des entreprises opérants dans le secteur BTP. Ainsi, à fin juin 2020, l’ensemble des indicateurs financiers des entreprises opérants dans le BTP étaient dans le rouge. Les revenus du secteur BTP ont affiché une baisse de 32%, leur résultat opérationnel a affiché un repli de 44% et le résultat net a plongé de 76%. Par conséquent, le secteur BTP a sous-performé le MASI tout au long de la crise.

CDG Capital espère que les mécanismes de relance déployés par le gouvernement en l’occurrence à travers le fonds Mohammed VI pour l’investissement devraient donner un souffle nouveau au secteur.

Industrie, impact mitigé de la Covid-19

Pour ce qui est du secteur Industrie, CDG Capital révèle que la crise de la Covid-19 a eu un effet adverse sur les sous-secteurs Boissons et Energie, qui s’explique à l’évidence par l’arrêt des activités de restauration, et d’hospitalité plus généralement, et l’arrêt de certaines activités industrielles. Autrement, l’Agroalimentaire a fait preuve de bonne tenue et démontre ainsi de façon saillante la non-cyclicité de ses revenus, du moins à des effets aussi court terme.

Le secteur Agroalimentaire s’est montré globalement résilient face à l’épidémie avec un revenu et le résultat opérationnel en progression de respectivement 4,2% et 44,2% au S1 2020. ” Cette bonne tenue de l’activité est portée à notre sens par la nature non cyclique des produits de grande consommation. Aussi, certaines compagnies ont pro té de la bonne tenue de l’activité à l’export à l’instar de Cosumar et Lesieur “, précise la note.

De son côté le secteur boissons a été lourdement impacté par la crise sanitaire. Il a vu ses revenus baisser de 15,3% au S1 2020. Plusieurs éléments ont perturbé la demande du secteur, d’une part la baisse du pouvoir d’achat et le changement des habitudes de consommation des ménages et d’autres part, les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire (fermeture des bars, des restaurants, et perturbations de l’activité hôtelière…).

Certes, l’impact de la pandémie varie au sein du secteur minier suivant la nature de chaque matière première, mais de manière générale, le secteur a connu une progression de 6,1% de ses revenus.

Cette performance résulte de :

  • L’amélioration remarquable de la production de l’or du groupe Managem en raison de la montée en régime de la nouvelle usine de traitement au Soudan.
  • L’appréciation des cours de métaux précieux qui ont un caractère de valeur refuge.

Ces deux éléments ont largement contrebalancé d’une part les effets de la baisse des volumes de production de certains métaux de base suite aux perturbations causées par la pandémie COVID-19 au Maroc, et d’autre part la forte dépréciation des prix des métaux de base à l’international qui traduit les incertitudes autour de l’offre couplées à la dégradation du contexte économique qui pèse sur la demande.

Le secteur Energie a été globalement impacté par la crise sanitaire suite à l’arrêt de l’activité enregistré chez plusieurs opérateurs industriels entraînant une baisse de la demande en gaz industriel. Toutefois, de par la nature non cyclique du gaz butane au Maroc, les volumes écoulés par le groupe Afriquia Gaz ont été épargnés et ont connu une hausse de 3,6% au S1 2020. Par ailleurs, la pression qu’ont connue les prix du GPL à l’international a pesé sur la valorisation des stocks des matières premières.

Les NTIC un secteur relativement résilient

L’analyse du secteur fait ressortir une résilience face aux premières ondes de choc de l’épidémie COVID19. En effet, l’industrie a profité de la forte demande sur le matériel informatique et en particulier les PC portables en début de confinement suite à l’instauration du télétravail et de l’école à distance.

Par ailleurs, en dépit de la baisse de la consommation à l’échelle internationale suite à la crise sanitaire, les transactions électroniques continuent sur leur trend haussier et profitent du développement continu du e-commerce.

Toutefois, cette dynamique a été atténuée en partie par la baisse de l’activité Service qui nécessite généralement un déplacement sur site et aussi par un report de certains projets informatiques dans ces temps de crise, selon les communiqués de presse des compagnies NTIC.

Ces éléments se sont traduits au niveau fondamental par une légère baisse du chiffre d’affaires du secteur au S1 2020. Il est passé de 1,66 Mrd MAD au S1 2019 à 1,64 Mrd MAD au S1 2020, soit un léger repli de 1,3%. Par ailleurs, suite à une maitrise des charges, le résultat opérationnel du secteur a enregistré une amélioration de 5,1% pour atteindre 205,6 MMMAD à n juin 2020.

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